Tiers-Lieux à but non lucratif

' Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de réflexions collectives autour des tiers-lieux à but non lucratif, menées par différentes associations d’éducation populaire – dont Relier, plusieurs associations membres du réseau des Crefad, toutes sensibles aux enjeux qui gravitent autour de ces formes d’organisation collective. Ces associations ont créé, animé et accompagné des lieux gérés collectivement, avant de voir émerger le terme de « tiers-lieu », faisant allusion au concept anglais de « third place », ensuite largement réapproprié en France par divers mouvement et lieux déjà créés ou en création. Partant de ces observations, Relier, le réseau des Crefad et leurs partenaires, déjà réunis depuis quelques années autour de questions ayant trait au développement rural et aux centres-bourgs, se sont alors rassemblées à nouveau pour échanger sur les expériences respectives accumulées et les mettre en perspectives, dans le but de prendre du recul sur leurs pratiques, et de les partager plus largement.

En juillet 2018, cet élan donna naissance aux rencontres sur les tiers-lieux à but non lucratif à la Distillerie de Lodève. Plusieurs points de divergences sont ressortis de ces rencontres, à propos des finalités des tiers-lieux et de la manière dont des citoyens concoivent ces espaces et y prennent place.

En septembre de la même année, plusieurs membres de ces associations d’éducation populaire écrivaient : « Les participants étaient relativement en accord sur le rôle des tiers-lieux : favoriser le faire ensemble, la mise en commun et en partage des ressources, connaissances et savoirs ; stimuler la créativité et l’innovation sociale. Mais la forme économique des différentes activités hébergées et les liens entre celles-ci sont encore ambigus. Certains défendent la notion de non-lucrativité, alors que d’autres perçoivent les tiers-lieux comme un créneau à investir pour développer une économie alternative (les termes d’économie sociale et solidaire ou d’entrepreneuriat social sont employés ensemble ou séparément) ou leur reconnaissent avant tout un rôle économique pour la
croissance des territoires. Certains, enfin, veulent faire entrer les tiers-lieux dans l’économie “capitaliste” tandis que d’autres s’y opposent.